Bonjour à vous toutes !
Ah le joli mois de juin, enfin, j'espère qu'il sera joli, bien plus que celui de 2020 qui nous a vu tout juste sorti d'un confinement bien éprouvant pour le moral.
Le moment est venu de partager quelques titres de roman que j'ai lu avec plus ou moins de plaisir
Créance de sang : Michael Connely
Résumé :
L'ex-agent du FBI Terry McCaleb est à peine remis d'une greffe du cœur quand une inconnue, Graciela Rivers, vient le voir sur le bateau où il se repose et le somme d'enquêter sur la mort d'une certaine Gloria Torres, abattue à bout portant et de sang froid par un tueur masqué, dans une épicerie de la banlieue de Los Angeles. Agacé par l'aplomb de la jeune femme, McCaleb refuse. Mais Graciela insiste et se trouble. Elle lui révèle soudain que Gloria Torres n'est autre que sa propre sœur, et que c'est son cœur qui bat sous l'énorme cicatrice qu'il a encore en travers de la poitrine: cette enquête, Terry McCaleb la lui doit.
Ceux qui en parlent :
Comme à l'habitude, il s'agit d'un grand roman de Michael Connelly dans lequel l'introspection prend le pas sur l'action, propose une intrigue très approfondie et minutieuse, permet par exemple au lecteur de suivre l'interrogatoire très documenté et intéressant d'un témoin sous hypnose, raconte la vie quotidienne d'un greffé cardiaque, et offre en plus, une belle idylle émouvante entre Graciela et Terry, homme au grand coeur.
Quand à moi :
Un roman captivant que j'avais déjà lu il y a pas mal de temps et qui vient de me repasser par les mains. Bien sur l'effet n'a pas été le même mais le plaisir ne s'est pas démenti. Si vous aimez les thrillers sur que vous allez vous régaler pour le cas ou vous ne l'auriez pas encore lu (il est sorti en France en 1999-2000... aie, aie, aie, ça fait un bail !
L'ile aux milles sources : Sarah Lark
Résumé :
Londres, 1732. Nora, la fille d’un riche négociant, a perdu Simon, son premier amour, avec qui elle rêvait d’horizons lointains. Pour satisfaire ses envies d’exotisme, la jeune femme accepte d’épouser un veuf bien plus âgé qui possède une plantation en Jamaïque.
Nora embarque alors pour les Caraïbes, à la découverte d’une île enchanteresse. Mais, bien vite, elle déchante : les conditions de vie des esclaves dans les champs de canne la révoltent.
Décidée à faire évoluer les mentalités, Nora pourra compter sur le soutien de Douglas, le fils d’Elias. Mais la révolte gronde, qui pourrait bouleverser à jamais la vie de Nora.
Ceux qui en parlent :
Un livre aux mille péripéties dramatiques avec une jeune héroïne bien courageuse, pas superficielle du tout.
Les lectures se recoupent : j'ai retrouvé de représentants des Ashantis, vendeurs d'esclaves que j'avais rencontrés dans "No home" ainsi que la fuite vers la liberté pour certains.
Le 18ème siècle en Jamaïque est aussi une période de l'esclavage que je connaissais moins.
Intéressant aussi, la hiérarchie qui existait entre les esclaves domestiques et les esclaves des champs.
N'empêche, ils n'avaient aucun droit d'être humain et à plusieurs reprises, on voit le maître les comparer à un animal de trait.
Quand à moi :
Roman dit "historique" de par le sujet traité et je pense, bien traité. Qu'il est difficile de prendre en pleine tête tout ce que certains humains font subir à d'autres humains. D'hier, d'aujourd'hui et de demain hélas, trois fois hélas.
Donc au final un roman bien construit avec la part belle cependant à une romance que l'on devine très vite. Pour vous si vous aimez les belles histoires même si le sujet est grave. Voilà un pays qui aura beaucoup souffert sous divers jougs d'hommes peu scrupuleux tant au 18ème, 19ème et 20ème siècle...
le poids de la neige : Christian Guay-Poliquin
Résumé :
Dans une véranda cousue de courants d’air, en retrait d’un village sans électricité, s’organise la vie de Matthias et d’un homme accidenté qui lui a été confié juste avant l’hiver. Telle a été l’entente : le vieil homme assurera la rémission du plus jeune en échange de bois de chauffage, de vivres et, surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps.
Les centimètres de neige s’accumulent et chaque journée apporte son lot de défis. Près du poêle à bois, les deux individus tissent laborieusement leur complicité au gré des conversations et des visites de Joseph, Jonas, Jean, Jude, José et de la belle Maria. Les rumeurs du village pénètrent dans les méandres du décor, l’hiver pèse, la tension est palpable. Tiendront-ils le coup ?
Ceux qui en parlent :
Voici un roman qui ne laisse pas indifférent. J'ai tourné frénétiquement les pages au fur et à mesure que les centimètres de neige s'accumulaient. Et ce n'est pas le loup que j'ai vu sortir de sa tanière mais bien les sentiments humains. Car quoi de mieux qu'un huis-clos pour faire surgir tous les défauts et les qualités intrinsèques à l'Homme ?
Quant à moi :
Voilà un roman qui ne ressemble pas aux précédents. Presque un huit-clos, peu de mots, tout au minimum mais étrangement je me suis laissée portée au sein de ce paysage feutré, silencieux et ai suivi cette aventure avec grand plaisir malgré des protagonistes assez silencieux.
Le pays des autres : Leïla Slimani
Résumé :
En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s'éprend d'Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l'armée française. Après la Libération, elle quitte son pays pour suivre au Maroc celui qui va devenir son mari. Le couple s'installe à Meknès, ville de garnison et de colons, où le système de ségrégation coloniale s'applique avec rigueur. Amine récupère ses terres, rocailleuses ingrates et commence alors une période très dure pour la famille. Mathilde accouche de deux enfants : Aïcha et Sélim. Au prix de nombreux sacrifices et vexations, Amine parvient à organiser son domaine, en s'alliant avec un médecin hongrois, Dragan Palosi, qui va devenir un ami très proche. Mathilde se sent étouffée par le climat rigoriste du Maroc, par sa solitude à la ferme, par la méfiance qu'elle inspire en tant qu'étrangère et par le manque d'argent. Les relations entre les colons et les indigènes sont très tendues, et Amine se trouve pris entre deux feux : marié à une Française, propriétaire terrien employant des ouvriers marocains, il est assimilé aux colons par les autochtones, et méprisé et humilié par les Français parce qu'il est marocain. Il est fier de sa femme, de son courage, de sa beauté particulière, de son fort tempérament, mais il en a honte aussi car elle ne fait pas preuve de la modestie ni de la soumission convenables. Aïcha grandit dans ce climat de violence, suivant l'éducation que lui prodiguent les Soeurs à Meknès, où elle fréquente des fillettes françaises issues de familles riches qui l'humilient. Selma, la soeur d'Amine, nourrit des rêves de liberté sans cesse brimés par les hommes qui l'entourent. Alors qu'Amine commence à récolter les fruits de son travail harassant, des émeutes éclatent, les plantations sont incendiées.
Ceux qui en parlent :
Le pays des autres est un grand livre, plein de souffle, d'une belle et forte simplicité, qui possède tout ce qu'on attend d'une lecture: une vision très personnelle et un souffle épique , historique, une parole décapante et des points de vue contrastés , une richesse d'émotions jointe à une parfaite rigueur d'analyse.
Quant à moi :
Un roman superbe !
Ne cherchez pas une quelconque ressemblance avec Une chanson douce, ça n'a rien à voir.
Mais c'est aussi puissant voire plus puisqu'il s'agit là d'une histoire vraie. Cette auteure a tout compris à l'écriture, elle sait captiver ses lecteurs, les retenir en leur offrant des personnages qui sont tous très attachants. L'écriture reste toujours fluide, pas de temps morts mais des faits qui nous font comprendre combien la vie peut-être difficile pour celles et ceux qui décident de vivre "ailleurs".
Tu dois, donc tu peux. Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont une seule et même chose.
Emmanuel Kant