Bonjour à vous qui me rejoignez pour cette rubrique lecture.
Voici ce que je vous propose cette quinzaine
Roman
Ceux qui en parlent :
Des personnages mystérieux et intrigants. La quête de Diaz Uribe est ce qui va forger Atanasia, faire d'elle l'adulte qu'elle sera.
Au niveau de la construction, les chapitres ne mélangent pas les périodes, tout est clair. Au départ, il est un peu troublant qu'on nous parle d'Atanasia aussi bien à la troisième personne qu'à la première. Mais on s'y fait, et cela a trait à un aspect plus personnel qui va nous être conté. J'ai beaucoup aimé le rythme des premiers chapitres, débutant par "Atanasia a entre zéro et treize ans", "Atanasia Bartolome a quatorze ans", "Atanasia avait eu quinze as la veille"... Brefs, on navigue rapidement dans l'enfance et l'adolescence d'Atanasia.
Jusqu'à la fin, et peut-être même surtout à la fin, on lit sans ennui, on passe d'un chapitre à l'autre, dans la grande aventure Bartolome.
Quant à moi :
Un roman que j'ai bien apprécié car raconté souvent à la première personne ce qui rend le récit dynamique. Au tout début je n'avais pas saisi qui était ce peintre, objet de ces incessantes recherches de l'héroïne et c'est au fil du récit on découvre la trame de cette histoire. Intéressant, on ne s'y ennuie pas un instant.
Roman
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.
Ceux qui en parlent :
Un roman rude, fort, lumineux et tendre , un style à la hauteur des personnages, dépouillé, simple , à la troisième personne souvent ,qui donne de la vie et de l'épaisseur aux personnages.
L'écrivain les transcende comme elle sait si bien le faire grâce à sa plume d'une sensibilité infinie.
L'écriture franche, directe, vivante, vibrante dans sa sobriété déjoue le pathos, ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le naturalisme , elle se concentre sur la seule volonté de l'héroïne.
Un ouvrage extrêmement bien documenté , pétri d'humanité qui combine merveilleusement portrait de femme, soif de liberté et émancipation des corps !
Oeuvre sociale riche, précieuse et populaire, du Grand Art !
Quel roman! Un vrai coup de coeur que je n'oublierai pas comme "Kinderzimmer".
Quant à moi :
Voilà un roman que je ne peux QUE VOUS RECOMMANDER !
Oui, carrément, même si je ne veux pas faire de forcing, ce livre est à découvrir absolument. Que ce soit pour l'histoire tirée d'un fait réel, que pour l'écriture ainsi que pour tous les rappels qui nous y sont fait (sécurité sociale, guerre d'Algérie, antibiotique, tuberculose etc...) ce livre est une petite mine d'or.
Pour tout vous dire, la tuberculose, je l'ai connu de très, très près puisque mon frère ainé a été infecté par un voisin de pallier chez qui nous allions régulièrement. Il est un véritable rescapé car ses poumons étaient "pris" à plus de 90 %. Il a été sauvé de la mort à quelques heures près car notre médecin de famille n'a pas du tout compris que mon frère était atteint alors que c'était LA maladie de cette période avec la polio. C'est un pédiatre qui a bien voulu, sur l'instance de maman, se déplacer à domicile et dès qu'il a vu mon frère à tout de suite compris de quoi il retournait.
Une fois mon frère isolé il a fallu trouver d'où venait la contamination et toutes les personnes que nous avions côtoyées, que ce soit à l'usine de papa, les 2 écoles que nous fréquentions, toute la famille, les amis, les commerçants, tout le monde à du se soumettre à un dépistage. Les seules personnes qui ne voulaient pas le faire avaient un frère tuberculeux. Il en a fallu du temps avant que l'on sache d'où ça venait. Ensuite il a fallu que nous déménagions et je vous parle d'une époque ou l'on ne trouvait pas d'appartement sans argent. On commençait seulement à construire des HLM dans notre ville. Maman a fait le forcing en nous emmenant, mon petit frère et moi, à l'office des HLM, jour après jour, sans que nous n'en bougions, jusqu'à ce que l'on nous accorde un logement.
A cette époque de nos vies les mutuelles n'existaient pas et je me rappelle, aussi petite que j'étais, que toute la paie de mon père passait à payer les médicaments, le médecin en attendant les remboursements partiels de la sécurité sociale. Là, c'était vraiment la misère.
Une fois la maladie diagnostiqué mon frère est parti dans la minute à l'hôpital de Troyes, enfin, l'Hôtel Dieu¨(dont j'ai déjà mis de superbes photos sur mon blog) Il a été mis à l'isolement et maman nous emmenait le voir par la fenêtre qui donnait sur la rue. Mon frère est parti 9 mois de notre famille ente l'hôpital et le sanatorium. Maman allait le voir au Plateau d'Assy, je m'en rappelle encore... Il était dans un chalet qui a été emmené, il y a quelques petites années, par une avalanche.
J'en parle avec émotion car ça a été une période très pénible de nos vies. L'année suivante on m'expédiait en préventorium pour trois mois, avec mon grand frère justement. De ce jour là je n'ai eu de cesse que de prendre des kg à gogo et de passer mes journées à pleurer pour revoir maman. Je m'y vois encore.
Alors bien sur ce livre ne parle pas de notre histoire mais par bien des cotés je m'y suis retrouvée.
Cependant, même en faisant abstraction de notre histoire familiale, je vous recommande ce livre pour tout ce qu'il peut vous apporter comme éclairage sur cette époque.
Roman
Avec grâce et délicatesse, Grégoire Delacourt nous conte une histoire simple, familiale, drôle et bouleversante.
Roman que la montagne
Je sors donc de ce roman à la fois emballée et légèrement frustrée, mais globalement conquise par l'écriture et le propos de Céline Minard que je découvre avec La Grande Expérience...pardon le Grand Jeu.
Je l'ai lu jusqu'au bout par curiosité, mais sans aucune passion ni même le moindre intérêt. 180p des préoccupations métaphysiques d'une femme anonyme sur laquelle on ne saura au final pas grand chose, si ce n'est qu'elle est un véritable couteau-suisse humain et qu'elle ne se prend pas pour la moitié d'une abrutie...
Hé oui, c'est déjà fini mais vous avez là de quoi faire de jolies découvertes et je souhaite une bonne lecture à toutes celles qui ont l'envie, le temps, les yeux, pour s'adonner à cette autre passion. Je ne sais pas si l'on peut dire que "lire c'est aussi voyager" mais c'est très souvent ce que je ressens à la lecture d'un bon roman.
Je vous souhaite un très bon WE
Et vous retrouve dans deux semaines si l'envie vous en dit.