Bonjour à vous toutes,
J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes, en famille, entre amis. L'important étant de ne pas les passer seul.
Pour ce début d'année voici ce que j'ai à vous proposer
Résumé :
Derrière le rêve américain, les pires cauchemars sommeillent… À la sortie d’un club de strip-tease, un homme et une femme disparaissent. Dix-sept ans plus tard, alors qu’un inspecteur tente toujours de percer le mystère, des secrets qu’on croyait soigneusement enterrés remontent doucement à la surface. Une nouvelle visite en enfer organisée par les méninges habiles du maître de nos nuits blanches.
Ceux qui en parlent :
Un polar, c'est souvent des questions dont on nous confirme peu à peu les réponses. C'est bien le cas ici, le suspens de l'enquête est là. Pour ma part, je n'ai pas été tout à fait convaincue par la personnalité des protagonistes. C'est un roman qui se lit facilement, mais qui ne laissera pas de souvenirs durables…
Quant à moi :
Un policier qui se lit sans grande difficulté. Des personnages, du moins celui de Cassie, avec des questionnements, des hésitations, une certaine moralité. Ça donne un ensemble cohérent et même si ce livre n'est pas transcendant je l'ai lu avec plaisir.
Résumé :
Dans la chaleur d'une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie et tente de démêler l’écheveau de son incroyable destin. Fils d'un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l'Orient, accompagnant le passage des Croisades au commerce, de la conquête à l’échange. Comme le palais auquel il a laissé son nom, château médiéval d’un côté et palais renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Il a voyagé à travers tout le monde connu, aussi à l’aise dans la familiarité du pape que dans les plus humbles maisons. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-quatre ans. Au faîte de sa gloire, il a connu la chute, le dénuement, la torture puis, de nouveau, la liberté et la fortune. Cet homme, c’est Jacques Cœur. Il faut tout oublier de ce que l'on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre. Il a la puissance d'un roman picaresque, la précision d’une biographie et le charme mélancolique des confessions.
Ceux qui en parlent :
Longueurs, redondances et détails superflus m'ont poliment ennuyée et, une fois de plus, le style de JC. Rufin m'a laissée insensible. Recherché mais souvent factuel, il lui manque, à mon sens, le souffle et la puissance dignes d'une épopée de cette envergure.
Bref, aussi attachant soit-il, un grand coeur, en l'occurrence, ne fait pas tout à fait un grand livre. Dommage.
Quant à moi :
Je peux dire que j'aime bien cet auteur et ce livre m'aura bien plu s'il n'avait pas été aussi long. C'est un peu bête à dire mais je n'en voyais pas le bout même si tout était bien écrit, bien décrit, bien intéressant. Je ne peux que conseiller ce livre à des personnes moins pressées que moi !
Résumé :
« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai 53 ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. »
Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, solide, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé de faire comme si tout allait bien, d’élever ses fils, d’occuper sa place dans ce lit devenu trop grand pour elle.
Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n’a pas protesté : elle a agi comme les autres l’espéraient. Jusqu’à ce matin de novembre où cette violence du monde, des autres, sa solitude, l’injustice se sont imposées à elle. En une nuit, elle détruit tout. Ce qu’elle fait est condamnable, passable de poursuite, d’un emprisonnement mais le temps de cette révolte Sylvie se sent vivante. Elle renaît.
Ceux qui en parlent :
a dépression qu'elle planque la prive aussi de la notion de plaisir et du désir « qui est la vie, l'élan, la force ».
C'est paradoxalement à partir de ce point de bascule que la narratrice va se sentir exister.
Ce qui m'a le plus touchée c'est la plongée dans l'intériorité de l'héroïne et la perspicacité à décrire le manque, la sensibilité et la souffrance que l'on cache par fierté, amour ou résignation car « ...les femmes sont fortes, davantage que les hommes elles intègrent la souffrance. C'est normal pour nous de souffrir. C'est dans notre histoire; notre histoire de femmes ».
La lettre qui clôture ce livre est déchirante. L'auteure fuit le pathos. Et bouleverse dans sa sobriété. Avec le destin de cette femme enfin libérée et vivante.
Quant à moi :
Voilà un roman qui retrace une vie de femme, hélas, que trop connue. Mais cette femme "dévisse" si je peux employer cette expression, va prendre un décision particulière qui changera totalement le reste de sa vie. Un livre fort, une situation très bien décrite, un roman qui ne vous laissera pas indifférente, j'en suis certaine.
Résumé :
Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.
Ceux qui en parlent :
J'ai beaucoup aimé ce roman pour sa force évocatrice. La désolation est rendue vivante à travers le caractère onirique de la plume de l'auteure. Un monde apocalyptique « comme si Hercule, au terme de ses travaux, avait succombé à un rhume. Comme si Dieu avait créé le monde puis avait fait un infarctus. »
C'est puissant, imagé à souhait, d'une précision littéraire impressionnante. J'aurai néanmoins aimé que l'auteure fouille davantage dans les décombres, fasse bouillir la rage des protagonistes, la peur, la désespérance. Ça reste à mon sens assez soft et aurait mérité une explosion intérieure comme Sandrine Collette maîtrise si bien. Néanmoins, ça reste un roman choc, vibrant et intense.
Quant à moi :
Alors, malgré les compliments que je lis sur le net, personnellement je n'ai pas adhéré car ce livre, pour moi, est trop noir. J'ai lu 1/3 de ce livre mais rien que de voir la maltraitance subit par cet enfant, ça m'a retourné le cœur. La suite est très noire, trop noire pour moi qui ai reçu ce livre alors que nous sortions tout juste du confinement.
En littérature, la première impression est la plus forte.
Eugène Delacroix